Génération jeune : naïveté ou optimisme ?
Publié le 06/01/2010 par FerdinandRichter
Alors que je menais un atelier pour des demandeurs d’emploi séniors, la remarque d’une candidate m’a fait sursauter. Je lui avais conseillé, pour utiliser Facebook dans sa recherche d’emploi, de rester un minimum honnête. Sa réponse était du moins rigolote : « Oh tu est jeune et naïf, c’est pas comme ça que fonctionne le monde ! ». J’avoue que j’étais choqué et il est vrai que j’étais à court d’argument. En effet, je n’ai pas 20 ans de carrière derrière moi, je n’ai pas un CV qui nécessite deux pages entières. Suis-je pour autant naïf ou tout simplement optimiste ? Si j’avais voulu lancer le débat, j’aurais pu riposter ainsi : « Comment fonctionne-t-il alors ce monde ? ». Vivons nous dans un monde où l’honnêteté serait bannie de notre fonctionnement au quotidien ? Je m’y refuse de le croire ! Et j’irai encore plus loin dans mes affirmations. Je suis persuadé que cette naïveté que l’on peut me reprocher est au contraire un avantage et un signe d’espoir. Je prends donc cette remarque comme un compliment.
La naïveté est un avantage car je ne crois pas encore être figé dans des schémas de fonctionnement, considérés comme acquis après de nombreuses années d’application. La naïveté comme un signe d’espoir, parce que les phénomènes de souffrance au travail, de mal-être psychologique s’accentuent dans notre société et qu’il est indispensable que chacun d’entre nous s’interroge sur la façon de fonctionner avec ses collaborateurs. Des entreprises, ciblées sur le profit maximal, mettant de côté l’humain ne survivront pas. D’ailleurs, il n’est pas étonnant que certaines multinationales comme IBM misent aujourd’hui sur la prévention et la formation en amont des responsables par rapport à ces problématiques. Le développement durable que l’on peut trouver aujourd’hui dans de nombreuses politiques d’entreprises ne réinvente-t-il pas tout simplement des comportements et des liens sociaux qui mettent l’homme au sein de nos préoccupations ? Tout cela pour dire que même si l’expérience et le savoir faire acquis tout au long de nombreuses années de travail sont un atout considérable dans la gestion des ressources humaines, il est important de garder une objectivité par rapport à ses façons de faire. Pour savoir si votre nœud de cravate est bien fait vous regardez bien dans le miroir, même si ce geste est devenu automatique depuis le temps.
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