Chômage, freeter (travailleur pas chers) et morosité économique |
03 avril 2005 |
Chômage à plus de 10% en France, sélection trop pointue des candidats, augmentation des coûts de production lié au salaire ou aux matières premières, problèmes économiques, équilibre entre salaire et indemnisation... Le travail devient une marchandise difficile à trouver au point d'entrainer une morosité dans un cycle négatif auto-entretenu (formation non adaptée, salaire en baisse, contrats courts, baisse de la consommation, diminution des embauches et augmentation des licenciements...).
Le résultat est toujours visible : des problèmes économiques provoquent une hausse du chômage, qui augmente encore le problème par une baisse de la consommation (la peur du chômage suffit à obtenir cet effet) et donc une limitation des embauches... Le désir de rentabilité et de gain d'argent à court terme dans de nombreuses entreprises (souvent demandé au nom des actionnaires) amplifie encore le phénomène : on ne cite plus les cas de licenciement ou de non-embauche à la suite de départs à la retraite et de bénéfices dans les mois qui suivent.
Les travailleurs et la crainte du chômage entraîne des comportement liés à la crainte de perte d'emploi, de prises d'emplois «sous-qualifiés»... Le cas du Japon : faible taux de chômage (près de 5% tout de même), mais hausse du travail précaire par refus du système traditionnel : les «travailleurs libres» (freeters). Faible qualification, faibles revenus mais pas de continuité ni de maintien social... Au point de provoquer un problème à court terme (faible niveau de consommation) et à long terme (un tel système s'auto-entretien, et les emplois plus élevés ne trouvent pas de candidats).
FREETER (mot-valise japonais, de l'anglais FREE, libre et de l'allemand ARBEITER, travailleur) ; Travailleur non pas à son compte (free-lance) mais plutôt sans comptes à rendre à personne. Travailleur dégagé et libre de toute entrave (un comble au Japon), «qui vagabonde de job en job sans souci de fidélité, traitant le travail comme une marchandise négligeable». (cité par Pascal Bruckner, in Misère de la Prospérité, p.154 Grasset, Paris, 2002)
Solutions pour le chômage ? À part demander aux entreprises d'investir, de prendre des risques (sans chercher à couler), d'accepter de former ses salariés et viser un peu moins la rentabilité...
@+
Gaby
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